Les cyanotoxines dans la spiruline et les compléments alimentaires

La spiruline, cette micro-algue bleu-verte alimentaire, est souvent utilisée dans des compléments alimentaires dû à sa haute teneur en protéine, en fer et en vitamines. Ses nombreuses propriétés en font une source de nutriment importante dans la fabrication de compléments alimentaires. Cependant, la spiruline faisant parti de la famille des cyanobactéries, peut contenir naturellement des cyanotoxines, pouvant être toxiques après ingestion.

Les bienfaits de la spiruline

La spiruline possède bon nombre de bienfaits pour le corps humain, pouvant servir à apporter des nutriments complémentaires au régime alimentaire d’un individu. Parmi les bienfaits de la spiruline qui ont été relevé, on peut citer les avantages suivants :

  • Un effet cardio-protecteur, dû à son action sur les lipides sanguins.
  • Une augmentation du HDL cholestérol (bon cholestérol).
  • Une diminution du LDL (mauvais cholestérol).
  • Une diminution des triglycérides.
  • La présence de nombreux antioxydantes (phycocyanine, chlorophylle).
  • Des vertus anti-âges.
  • Des capacités à renforcer le système immunitaire.
  • Un potentiel effet hypoglycémiant c’est-à-dire qui réduit le taux de glucose dans le sang.
  • Une forte teneur en protéine et en fer.

Bien que présentant de nombreux bienfaits, la spiruline peut toutefois présenter des risques. Comme énoncé précédemment, la spiruline fait partie de la famille des cyanobactéries, pouvant contenir des cyanotoxines, qui elles-mêmes peuvent être toxiques. Ce risque de toxicité a entraîné la mise en place d’une règlementation pour encadrer leur utilisation dans les compléments alimentaires.

La règlementation autour de la spiruline

L’arrêté du 24 juin 2014 établissant la liste des plantes autres que les champignons autorisées dans les compléments alimentaires, mentionne trois espèces de spiruline pouvant être utilisées dans la fabrication de compléments alimentaires. Comme mentionné dans l’article 4 de cet arrêté, l’utilisation des plantes dans des compléments alimentaires peut se faire à des fins nutritionnelles ou physiologiques. Les 3 espèces de spiruline autorisées par cet arrêté sont les suivants :

  • La spirulina major
  • La spiruline maxima
  • La spiruline platensis

Mais bien qu’autorisés, les compléments alimentaires à base de spiruline ont fait l’objet d’une alerte quant à leur consommation. En effet, l’ANSES a publié le 30 novembre 2017, un avis concernant le risque pour le consommateur relatif à la consommation de compléments alimentaires à base de spiruline. 49 signalements d’effets indésirables ont été comptabilisé, dont l’origine est susceptible de provenir d’une consommation de compléments ayant comme ingrédient de la spiruline. Les problèmes en général liés à la spiruline sont qu’elle peut contenir divers contaminants, dont des métaux lourds ou encore d’autres espèces bactériennes. Mais la règlementation vise avant tout au contrôle des toxines produites par les cyanobactéries dont la spiruline.

Les risques liés aux cyanobactéries

Certaines cyanobactéries produisent des toxines appelées cyanotoxines. Ce sont des micro-organismes procaryotes photosynthétiques, également appelées cyanophytes ou cyanophycées.
Les cyanotoxines sont des molécules intracellulaires, de structures variées. Elles sont synthétisées par des cyanobactéries en phase de croissance et se retrouvent dans l’eau lors de la mort ou de la lyse cellulaire. Ces cyanotoxines peuvent être toxiques si on les ingère, d’où des contrôles de leur présence dans les compléments alimentaires à base de spiruline.

Les cyanotoxines que l’on retrouve communément dans les cyanobactéries sont les suivantes :

  • les microcystines
  • les nodularines
  • les cylindrospermopsines
  • les anatoxines
  • les sanitoxines et leurs dérivés

Comment mesurer la présence de cyanotoxines ?

La présence de cyanotoxines est de manière générale, mesurée dans l’eau où pousse les algues. Les seuils de présence des différentes cyanotoxines citées sont différentes selon l’usage de l’eau où elles sont présentes.

Dans les eaux de baignade et récréatives

Les eaux douces de baignade et de pêche récréative sont soumises à des seuils selon les toxines.

  • Microcystines : 0,3 µg/L
  • Saxitoxines : 30 µg/L
  • Cylindrosperpsines : 42 µg/L
  • Anatoxines : < LD

Dans les eaux de ressources utilisées pour la production d’eau potable

  • Microcystines : 0,2 µg/L
  • Saxitoxines : 0,8 µg/L
  • Cylindrospermopsines : 1 µg/L
  • Anatoxines : < LD

Bien que protocoles existent pour mesurer la teneur en cyanotoxines dans les eaux où poussent les algues dont la spiruline, le dosage de ces molécules dans les algues directement est plus rare.

Comment mesurer les cyanotoxines directement dans la spiruline ?

Le dosage et l’analyse des cyanotoxines dans la spiruline n’est pas très différent lorsqu’on les recherche dans les diverses eaux. Les analyses se font toutes les deux via une méthode par LC-MS/MS, mais c’est la préparation de l’échantillon à analyser qui va être différente dans les deux cas.

Sources :

https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000029254516
https://www.anses.fr/fr/content/les-cyanobact%C3%A9ries-en-questions
https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2014SA0096.pdf
https://link.springer.com/article/10.1007/s00003-021-01324-2
https://www.lequotidiendumedecin.fr/hopital/conditions-de-travail/le-oui-mais-de-lanses-pour-les-complements-base-de-spiruline

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