La fabrication des huiles essentielles : que se passe-t-il dans un alambic ?

[Rédaction : Dr. Nicolas Rohrbacher]


Les huiles essentielles sont composées d’un mélange de plusieurs dizaines de minuscules composés odorants et volatils. Ceux-ci sont spécifiques à chaque plante, et même à chaque variété d’une même plante.

Ces composés volatils, les Phytoboomers les connaissent bien : ceux sont eux qui sont libérés quand nous frôlons un pied de menthe ou de lavande, libérant ainsi tout leur parfum. Tout l’art de la fabrication des huiles essentielles consiste à réussir à récupérer ces petits composés volatils, qui sont huileux et donc insolubles dans l’eau (et difficiles à capturer).

C’est l’art de l’extraction de l’huile essentielle : son secret repose sur le fait que l’huile peut se solubiliser dans l’eau ! Pas dans l’eau liquide, mais dans la vapeur d’eau !

Ce processus se déroule traditionnellement dans un alambic en cuivre, exactement comme l’image ancestrale que nous avons tous en tête ! Au laboratoire, on utilise préférentiellement de l’inox ou du verre.

alambic

Revenons à l’alambic : on y place de grandes quantités de plantes ou fleurs, les plus fraiches possibles, au contact de l’eau à ébullition (qui va former la vapeur d’eau).

Les fameuses molécules odorantes que l’on cherche à extraire, qui sont très volatiles, vont être facilement emportées par la vapeur d’eau (souvenez-vous : huile + vapeur d’eau = soluble).

Et puisque l’alambic est fermé, elles ne peuvent pas s’évaporer dans l’air. Au contraire, cette vapeur d’eau se condense en refroidissant : l’eau redevient liquide et on la récupère dans un récipient. Et si vous avez bien suivi (et puisque huile + eau liquide = insoluble), les composés odorants qu’elle contient (qui sont huileux) vont alors se séparer de l’eau par décantation !

C’est terminé, en surface se trouve alors l’huile essentielle et en dessous, la vapeur d’eau condensée, sous forme liquide, appelée eau florale (ou hydrolat). Cette eau florale, pas question de l’éliminer : elle contient encore des quantités résiduelles très faibles de ces composés aromatiques. Elle est ainsi très délicatement parfumée et possède des propriétés utilisables en cosmétique.

Et puisque chez les Phytoboomers on pense écoresponsable, les résidus de plantes qui ont servis à la fabrication de l’huile essentielle peuvent être utilisés après séchage pour servir de carburant afin de faire bouillir l’eau. Une belle démarche écoresponsable où rien ne se gaspille !

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